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Vers une Résistance libano-palestinienne au Golan?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un char israélien renversé lors d'une attaque contre les soldats israéliens non loin du sud du Liban. (Archives)

Le Hezbollah et le Hamas, les deux principaux piliers de l’axe de la Résistance, se rapprochent de plus en plus, et cela alors que l’Égypte a ouvertement dit non à l’alliance anti-Résistance de Donald Trump. Ces deux évolutions laissent-elles présager la défaite anticipée du Deal du siècle que Jared Kushner entend officiellement annoncer après le mois du ramadan ? C'est bien possible surtout que certaines sources évoquent le front militaire uni que pourraient créer la Résistance libanaise et palestinienne pour faire face à Israël, non pas seulement à Gaza, mais bien au Golan. 

Une délégation envoyée par le Hamas a rencontré, lundi 25 mars, le secrétaire général du Hezbollah libanais Seyyed Hassan Nasrallah. La rencontre, où les deux parties ont discuté des évolutions récentes de la Palestine et des attaques israéliennes contre la bande de Gaza, a eu lieu simultanément à la reconnaissance par les États-Unis de la « souveraineté » factice d’Israël sur les hauteurs syriens du Golan.

La Résistance palestinienne irait-elle s'activer dans le dossier golanais vu que l’échec du Deal du siècle dépend en partie à l'échec du projet israélo-américain de l'annexion du Golan et que face à l’expansionnisme guerrier d'Israël, l'axe de la Résistance devra agir en bloc et de façon concertée? 

Les observateurs politiques jugent le moment particulièrement névralgique vu que le régime Netanyahu est jugé sur ses actes après avoir promis aux colons l'occupation de Gaza ainsi que l'annexion de la Cisjordanie. Pour la Résistance le retrait du Caire de la coalition anti-Résistance que tente tant bien que mal de former Washington, Tel-Aviv et Riyad est une opportunité inouïe. Sans l'Égypte cette coalition dite OTAN arabe ne serait pas. Coalition dont la principale mission consiste à assurer la protection d'Israël. 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est rendu à la Maison-Blanche mardi dernier et c'est sur le sol américain qu'il a claqué la porte à l'OTAN arabe. Or sans l'Égypte qui tend de plus en plus à se rapprocher de Gaza, ni l'OTAN arabe ni le Deal du siècle n'auront aucun sens. 

Les analystes rappellent que le refus du Caire de marcher sur les pas de Riyad et de Washington tient surtout au fait que les autorités égyptiennes ne croient pas Trump capable de tenir ses promesses et pour s'en convaincre, elles se réfèrent essentiellement à l'accord nucléaire iranien signé sous Obama et annulé sous son successeur. Sissi sait parfaitement que les États-Unis concluent des accords qui sont dans leurs intérêts pour les annuler par la suite dès qu'ils sentent qu'ils ne sont plus dans leurs intérêts.  

Sans l’Égypte qui « peut protéger » le flanc sud-ouest d’Israël, il sera beaucoup plus difficile pour les États-Unis et leurs alliés de s’opposer à l’axe de la Résistance qui s’est largement renforcé suite à l’échec des États-Unis en Syrie. De ce fait la Résistance est bien consciente et elle compte en bénéficier pour faire capoter le Deal du siècle. Certaines sources d'information affirment que les récentes rencontres entre les responsables du Hezbollah et du Hamas vont effectivement dans ce sens.

Pour la Résistance, la Marche du grand retour qui se poursuit depuis dix mois sur les frontières avec la Palestine occupée sans qu'Israël ne puisse la contrer de quelle que façon que ce soit, pourrait parfaitement s'étendre au Golan. Depuis les années 70, date à laquelle Israël a occupé ce plateau stratégique,il l'a décrété zone fermée dans le strict objectif d'y étendre ses colonies, Elles sont au nombre de 34 et abritent quelques 26 000 colons. À vrai dire, le régime de Tel-Aviv a crée là aussi tout comme sur les frontières avec Gaza, un bouclier humain fait de « colons » pour protéger sa profondeur stratégique. C'est une aubaine dans la mesure où se trouvent à quelques kilomètres du Golan occupé, des Palestiniens prêts à se battre pour libérer la Palestine mais aussi le Golan. Le premier anniversaire de l'annonce du transfert de l'ambassade US à Qods, le 8 mai prochain, risque d'être chaud.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV